Les solstices et les équinoxes sont des repères astronomiques qui marquent les saisons, mesurés avec précision à l’échelle planétaire. Ancrés dans la mécanique céleste, ils inspirent des observances saisonnières laïques de la Suède au Chili et donnent un rythme au calendrier civil, agricole et culturel.

Solstices et équinoxes : définitions simples

Solstice signifie point culminant du Soleil dans le ciel au cours de l’année. Il en existe deux : le solstice de juin, quand l’hémisphère Nord est le plus incliné vers le Soleil, et le solstice de décembre, quand c’est l’hémisphère Sud. Ce sont respectivement le jour le plus long et la nuit la plus longue dans chaque hémisphère.

Équinoxe signifie nuit égale. Il en existe deux également : autour du 20 mars et du 22 ou 23 septembre, quand la durée du jour et de la nuit est presque la même partout sur Terre. À ces dates, le Soleil se trouve exactement au-dessus de l’équateur céleste.

La mécanique céleste derrière les saisons

Inclinaison de l’axe terrestre : la clé

La Terre est inclinée d’environ 23,44° par rapport au plan de son orbite. Cette inclinaison explique l’alternance des saisons, pas la distance au Soleil. Notre orbite est légèrement elliptique (excentricité ≈ 0,0167), mais l’effet de cette distance variable est minime sur la température moyenne saisonnière. Ce qui change vraiment, ce sont l’angle d’illumination du Soleil et la durée du jour à chaque latitude.

Au solstice de juin, la latitude du point où le Soleil est au zénith à midi — la déclinaison solaire — atteint environ +23,44° (Tropique du Cancer). Au solstice de décembre, elle vaut environ −23,44° (Tropique du Capricorne). Aux équinoxes, elle est proche de 0°, et le Soleil passe au zénith sur l’équateur.

Solstices, équinoxes et ligne jour-nuit

La frontière entre la moitié éclairée et la moitié sombre de la Terre, la ligne de terminaison, recouvre l’axe de rotation aux équinoxes, ce qui explique des durées de jour proches de 12 h partout. Aux solstices, cette ligne est la plus inclinée par rapport aux méridiens, allongeant ou raccourcissant les journées selon la latitude et l’hémisphère.

Quand ont lieu les solstices et les équinoxes ?

Ces événements se produisent à un instant précis, identique partout sur Terre, exprimé en UTC. Selon votre fuseau horaire, la date locale peut varier.

  • Équinoxe de mars : généralement le 19, 20 ou 21 mars (souvent le 20).
  • Solstice de juin : le 20 ou 21 juin (rarement le 22).
  • Équinoxe de septembre : le 22 ou 23 septembre.
  • Solstice de décembre : le 21 ou 22 décembre (exceptionnellement le 20 ou le 23).

En hémisphère Nord, le solstice de juin marque le début astronomique de l’été et celui de décembre celui de l’hiver. En hémisphère Sud, c’est l’inverse. L’équinoxe de mars ouvre le printemps au Nord et l’automne au Sud; celui de septembre fait l’inverse.

Pourquoi les dates varient-elles légèrement ? La combinaison de l’année tropique (≈ 365,2422 jours), des années bissextiles et de la trajectoire elliptique décale les instants exacts d’une année à l’autre. Les éphémérides officielles publient ces moments au dixième de seconde près.

Durée du jour selon la latitude : exemples concrets

Plus on s’éloigne de l’équateur, plus l’amplitude saisonnière de la durée du jour augmente.

  • Quito, Équateur (0°) : environ 12 h de jour toute l’année, avec une variation d’à peine quelques minutes.
  • Paris, France (~49° N) : autour du solstice de juin, jour ≈ 16 h 10; au solstice de décembre, jour ≈ 8 h 14.
  • Montréal, Canada (~45,5° N) : vers le solstice de juin, jour ≈ 15 h 34; vers décembre, jour ≈ 8 h 46.
  • Stockholm, Suède (~59° N) : au solstice de juin, jour > 18 h, avec un crépuscule civil qui prolonge la clarté presque toute la nuit; au solstice de décembre, jour ≈ 6 h.
  • Régions polaires (au-delà de 66,5°) : soleil de minuit en été, nuit polaire en hiver.

À noter : l’heure du lever le plus tôt et du coucher le plus tard ne coïncident pas exactement avec le solstice d’été, en raison de l’équation du temps et de l’heure solaire apparente. Ce décalage atteint souvent quelques jours.

Nord contre Sud : pourquoi les saisons sont inversées ?

Lorsque l’hémisphère Nord est incliné vers le Soleil, ses rayons arrivent plus haut dans le ciel et sur une surface plus petite, ce qui augmente l’énergie reçue par unité de surface. Le jour dure plus longtemps, ajoutant un effet cumulatif de réchauffement. Simultanément, l’hémisphère Sud est incliné à l’opposé, recevant un soleil plus bas et des journées plus courtes, d’où l’hiver. Six mois plus tard, la situation s’inverse. C’est la géométrie de l’axe incliné et non la distance Terre–Soleil qui dicte cette alternance.

Astronomique vs météorologique : deux calendriers

On distingue souvent les saisons astronomiques — qui commencent aux solstices et équinoxes — des saisons météorologiques, fixées par commodité statistique sur des mois entiers: décembre-février pour l’hiver dans l’hémisphère Nord, juin-août pour l’été, etc. Les observances saisonnières laïques s’alignent tantôt sur l’un, tantôt sur l’autre, selon les pays.

Observances saisonnières non religieuses autour du monde

Parce qu’ils sont des repères universels, les solstices et équinoxes servent de balises à de nombreuses célébrations civiles ou laïques. Quelques exemples :

  • Midsommar en Suède et dans les pays nordiques, fin juin : grandes réunions, feux et danses pour profiter du jour le plus long, aujourd’hui largement laïcisé.
  • Fête de la Musique en France et ailleurs, le 21 juin : une programmation culturelle nationale alignée sur le solstice d’été.
  • International Day of Yoga le 21 juin, reconnu par l’ONU : pratique collective au plus long jour au Nord, en pleine lumière.
  • Stonehenge, Royaume-Uni : rassemblements au lever du Soleil aux solstices, observation publique d’un alignement mégalithique millénaire.
  • Nowruz à l’équinoxe de mars : bien qu’ayant des racines anciennes, il est aujourd’hui largement célébré comme nouvel an culturel dans de vastes régions, en synchronie avec le printemps astronomique.
  • We Tripantu chez les Mapuches (Chili, Argentine), solstice de juin dans l’hémisphère Sud : marque un nouveau cycle naturel et culturel au cœur de l’hiver austral.
  • Équinoxe de septembre au Japon (journées de l’équinoxe en automne et au printemps) : temps de contemplation de la nature et de la lumière, souvent déconnecté de tout cadre religieux strict.

Ces observances s’ancrent dans des réalités tangibles : maxima et minima de lumière, bascules de saisons utiles à l’agriculture, au calendrier scolaire, au tourisme et aux activités de plein air.

Comment observer et vivre les solstices et équinoxes

Regarder la lumière changer

  • Notez l’azimut du lever et du coucher du Soleil depuis un même point d’observation chaque mois. Vous verrez la migration d’horizon extrême aux solstices et le retour vers l’est-ouest aux équinoxes.
  • Mesurez la longueur d’une ombre à midi solaire local. Elle est la plus courte au solstice d’été de votre hémisphère et la plus longue au solstice d’hiver.
  • Photographiez l’analemme en cadrant le Soleil à la même heure civile une fois par semaine : vous obtiendrez la célèbre forme en 8 liée à l’équation du temps.

Astuce pratique : heures dorées et crépuscules

Autour des solstices, la durée de l’heure dorée s’allonge en été aux hautes latitudes, offrant des conditions idéales pour la photo. À l’inverse, en hiver, la courte fenêtre de lumière invite à privilégier les activités en milieu de journée.

Questions fréquentes sur le calendrier et la science des saisons

Pourquoi les dates peuvent-elles changer d’un jour selon le pays ?

Parce que l’événement a un instant universel en UTC. Si le solstice a lieu le 21 juin à 23 h 50 UTC, il peut déjà être le 22 juin dans les fuseaux à l’est, et encore le 21 à l’ouest. Le décalage horaire transforme parfois la date civile locale.

La Terre est-elle plus proche du Soleil en été ?

Pas dans l’hémisphère Nord. La Terre est en réalité au périhélie début janvier et à l’aphélie début juillet. L’inclinaison de 23,44° domine l’effet de distance. C’est pourquoi l’hémisphère Nord connaît l’été quand la Terre est légèrement plus loin du Soleil.

Pourquoi le lever le plus tôt n’a-t-il pas lieu le jour du solstice ?

À cause de l’équation du temps, qui résulte de l’orbite elliptique et de l’inclinaison. L’heure solaire apparente n’est pas parfaitement uniforme par rapport à l’heure civile; dans beaucoup de villes, le lever le plus tôt survient quelques jours avant le solstice de juin et le coucher le plus tard quelques jours après.

Les dates des solstices et équinoxes dérivent-elles au fil des siècles ?

L’équinoxe de mars glisse lentement en raison de la précession des équinoxes sur des millénaires, mais notre calendrier grégorien, avec les années bissextiles, maintient ces événements proches de dates fixes à l’échelle de nos vies. Des corrections calendaires historiques ont précisément visé ce maintien.

Quel est l’impact au niveau des tropiques et des cercles polaires ?

Entre les tropiques, le Soleil peut passer au zénith une ou deux fois par an, ce qui modifie la sensation de saisonnalité lumineuse. Au-delà de 66,5°, on rencontre les phénomènes de soleil de minuit en été et de nuit polaire en hiver, avec des transitions très rapides autour des équinoxes.

Peut-on organiser une célébration laïque ancrée aux solstices ou équinoxes ?

Oui. Idées simples : pique-nique au lever du Soleil de l’équinoxe, randonnée jusqu’à un point de vue pour observer l’azimut extrême au solstice, lecture publique de poésie sur la lumière, ateliers d’astronomie avec construction de cadrans solaires, ou encore concerts en plein air le 21 juin. L’essentiel est de marquer le cycle de lumière et d’ombre de manière inclusive et accessible.

Repères clés à retenir

  • Cause : inclinaison de 23,44° de l’axe terrestre, pas la distance au Soleil.
  • Moments : deux solstices et deux équinoxes, instants précis identiques pour tous en UTC.
  • Hémisphères inversés : été au Nord quand c’est hiver au Sud, et inversement.
  • Durée du jour : amplitude croissante avec la latitude; phénomènes extrêmes près des pôles.
  • Observances laïques : festivals, journées internationales, rassemblements publics alignés sur ces repères.

FAQ

Quelle est la différence entre solstice et équinoxe en une phrase ?

Le solstice marque l’extrême de la hauteur du Soleil et de la durée du jour, l’équinoxe marque l’égalité quasi parfaite entre jour et nuit.

Pourquoi les saisons sont-elles opposées entre Nord et Sud ?

À cause de l’inclinaison de la Terre : quand le Nord est orienté vers le Soleil, il reçoit plus de lumière plus longtemps, tandis que le Sud en reçoit moins, et six mois plus tard la situation s’inverse.

Les dates sont-elles les mêmes tous les ans ?

Non, elles varient de quelques heures à un jour selon l’année, en raison de la longueur réelle de l’année tropique et des années bissextiles.

Existe-t-il des effets locaux sur la durée du jour ?

Oui, la latitude est déterminante, mais la réfraction atmosphérique et le relief (montagnes, horizon dégagé ou non) modifient l’heure apparente du lever et du coucher.

Que signifie midi solaire local ?

C’est l’instant où le Soleil atteint sa hauteur maximale dans le ciel à votre longitude; il ne coïncide pas toujours avec 12 h de votre montre, surtout loin du méridien central du fuseau et selon l’équation du temps.

Pourquoi parle-t-on de saisons météorologiques différentes ?

Par souci de cohérence statistique sur des mois complets, les météorologues fixent l’hiver au Nord de décembre à février, le printemps de mars à mai, l’été de juin à août et l’automne de septembre à novembre, indépendamment des dates astronomiques.

Comment prévoir les horaires exacts pour ma ville ?

Consultez des éphémérides de référence ou des calculateurs solaires fiables; indiquez latitude, longitude et fuseau horaire pour obtenir l’instant précis des solstices et équinoxes et les heures de lever et coucher du Soleil.