Khaled Hosseini, romancier américain d'origine afghane
Khaled Hosseini, né le 4 mars 1965, est une figure littéraire emblématique, dont le nom, prononcé en pachtou et en dari comme [ˈxɒled hoˈsejni], résonne avec des récits poignants de l'Afghanistan. Ce romancier afghan-américain, également ambassadeur de bonne volonté pour le HCR (Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés) et ancien médecin, a su captiver des millions de lecteurs à travers le monde. Son œuvre inaugurale, Les Cerfs-volants de Kaboul (The Kite Runner), publiée en 2003, fut non seulement un succès critique retentissant mais aussi un phénomène commercial, établissant sa voix unique dans le paysage littéraire contemporain. Chacun de ses romans, qu'il s'agisse de son premier succès ou des œuvres ultérieures, ancre ses intrigues, au moins partiellement, dans les paysages complexes et les histoires humaines de l'Afghanistan, en présentant toujours un personnage afghan au cœur de son récit.
Un Chemin Semé d'Exil et de Retour
Né dans la vibrante capitale afghane, Kaboul, Khaled Hosseini a grandi dans le sillage de l'histoire tumultueuse de son pays. Son père était diplomate, ce qui a offert à la famille une perspective unique sur le monde, les menant à vivre temporairement en Iran puis en France, où ils ont pu s'immerger dans différentes cultures tout en conservant leurs racines afghanes. Cependant, le destin de l'Afghanistan allait bientôt basculer. Face à l'escalade des tensions politiques et à l'approche de l'invasion soviétique de 1979, la famille Hosseini, alors que Khaled avait quinze ans, fut contrainte de prendre une décision déchirante : demander l'asile politique aux États-Unis. C'est là qu'il allait plus tard devenir un citoyen naturalisé, marquant un tournant décisif dans son parcours.
Ce n'est qu'en 2003, à l'âge de 38 ans, que Khaled Hosseini a eu l'occasion de fouler à nouveau le sol de sa terre natale, l'Afghanistan. Ce retour, empreint d'émotion et de nostalgie, a étrangement fait écho à l'expérience de son propre protagoniste dans Les Cerfs-volants de Kaboul, explorant les thèmes de la mémoire, de la rédemption et du lien indissoluble avec ses origines. Dans des entretiens ultérieurs, l'auteur a souvent partagé un sentiment profond qu'il décrit comme la "culpabilité du survivant" – une conscience poignante d'avoir eu la chance de pouvoir quitter le pays avant que l'invasion soviétique et les guerres dévastatrices qui s'ensuivirent ne plongent l'Afghanistan dans des décennies de conflit et de souffrance, une chance que tant d'autres n'ont pas eue.
De la Stéthoscope à la Plume : Une Vocation Révélée
Après avoir achevé ses études universitaires, Khaled Hosseini a d'abord embrassé une carrière de médecin en Californie. Une profession noble, certes, mais qu'il a lui-même comparée, avec une pointe d'humour et de résignation, à un "mariage arrangé" – une voie choisie par raison et tradition plutôt que par une passion ardente. Ce n'est qu'avec le succès phénoménal de son premier roman, Les Cerfs-volants de Kaboul, que sa véritable vocation a pu éclore au grand jour. La reconnaissance littéraire et commerciale lui a offert la liberté de se retirer de la médecine pour se consacrer entièrement à l'écriture, un rêve longtemps mûri.
Le parcours littéraire de Hosseini est marqué par une succession de succès. Les Cerfs-volants de Kaboul a trôné pendant 101 semaines sur la prestigieuse liste des meilleures ventes du New York Times, dont trois semaines consécutives à la première place, captivant un public mondial par son récit puissant et ses personnages inoubliables. Son deuxième roman, Mille Soleils Splendides (A Thousand Splendid Suns), paru en 2007, a consolidé sa réputation, passant 103 semaines sur le même classement, avec un impressionnant record de quinze semaines en première position. Enfin, Ainsi résonne l'écho des montagnes (And the Mountains Echoed), publié en 2013, a continué d'enchanter les lecteurs, y figurant pendant 33 semaines. Ces œuvres ne sont pas seulement des best-sellers ; elles sont devenues des références culturelles, offrant une fenêtre unique sur la complexité de l'identité afghane et les défis humains universels.
Un Engagement Humanitaire Profond
Au-delà de son rôle d'écrivain, Khaled Hosseini est un fervent défenseur des droits des réfugiés, une cause qui résonne profondément avec son histoire personnelle et celle de sa famille. En partenariat avec le HCR, il a co-fondé la Fondation Khaled Hosseini. Cette organisation humanitaire s'engage activement à soutenir les réfugiés afghans, notamment ceux qui aspirent à retourner dans leur pays, en leur fournissant une aide essentielle pour reconstruire leurs vies après des années d'exil et de conflit. Son engagement va bien au-delà de la littérature, faisant de lui une voix importante et respectée sur la scène internationale, plaidant inlassablement pour la dignité et l'espoir des populations déplacées.
Foire Aux Questions (FAQ)
- Qu'est-ce qui rend les romans de Khaled Hosseini si uniques ?
- Ses romans sont uniques par leur capacité à entrelacer des récits personnels poignants avec l'histoire et la culture complexes de l'Afghanistan. Ils explorent des thèmes universels tels que la famille, l'amitié, la trahison, la rédemption et l'impact de la guerre sur les vies ordinaires, tout en offrant une immersion riche dans le contexte afghan. Son style narratif humanise souvent des régions mal comprises.
- Pourquoi Khaled Hosseini a-t-il quitté l'Afghanistan ?
- Sa famille a demandé l'asile politique aux États-Unis en 1980, alors qu'il avait 15 ans, en raison de l'instabilité politique croissante en Afghanistan et de l'imminence de l'invasion soviétique. Son père étant diplomate, la situation politique était particulièrement précaire pour eux.
- Quel est le rôle du HCR dans la vie et l'œuvre de Khaled Hosseini ?
- Khaled Hosseini est ambassadeur de bonne volonté pour le HCR (Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés). Il collabore étroitement avec cette organisation et a même co-fondé la Fondation Khaled Hosseini en partenariat avec elle, afin de soutenir les réfugiés afghans à travers le monde et faciliter leur retour en toute dignité.
- Est-ce que tous ses romans se déroulent en Afghanistan ?
- Oui, tous ses romans, y compris Les Cerfs-volants de Kaboul, Mille Soleils Splendides et Ainsi résonne l'écho des montagnes, se déroulent au moins partiellement en Afghanistan et mettent en scène des protagonistes afghans. Son œuvre est profondément enracinée dans l'identité et l'histoire de ce pays.
- Qu'est-ce que la "culpabilité du survivant" mentionnée par Hosseini ?
- Il s'agit d'un sentiment de remords ou d'angoisse ressenti par une personne qui a survécu à un événement traumatisant (comme une guerre ou une catastrophe) alors que d'autres n'ont pas eu cette chance. Hosseini a exprimé ce sentiment d'avoir pu quitter l'Afghanistan avant les conflits dévastateurs qui ont affecté tant de ses compatriotes.