Vincent Voiture, poète et auteur français (né en 1597)

Vincent Voiture (24 février 1597 - 26 mai 1648), poète et prosateur français, était le fils d'un riche négociant en vins d'Amiens. Il est présenté par un condisciple, le comte Claude d'Avaux, à Gaston, duc d'Orléans, et l'accompagne à Bruxelles et en Lorraine dans des missions diplomatiques.

Bien que disciple du duc d'Orléans, il gagna les faveurs du cardinal de Richelieu et fut l'un des premiers membres de l'Académie française. Il a également reçu des nominations et des pensions de Louis XIII et d'Anne d'Autriche.

Il ne publie rien sous forme de livre, mais ses vers et ses lettres en prose (publiés après sa mort par son neveu) font les délices des coteries, et sont copiés, distribués et admirés plus peut-être que l'œuvre d'aucun contemporain. Il avait été très tôt introduit par Chaudebonne à l'hôtel de Rambouillet, où il se lia d'amitié avec Julie d'Angennes, la fille de Charles d'Angennes et de Catherine de Vivonne, marquis et marquise de Rambouillet. Son ingéniosité à divertir les membres du cercle assura sa popularité, qui ne fut jamais sérieusement menacée que par Antoine Godeau (surnommé le Nain de Julie), et cette rivalité cessa lorsque Richelieu nomma Godeau évêque de Grasse.

Lorsque, sur le désir du duc de Montausier, dix-neuf poètes contribuèrent à la Guirlande de Julie, qui devait décider la très fêtée Julie en faveur de son procès, Voiture n'y participa pas. La querelle des Uranistes et des Jobelins s'éleva sur les mérites respectifs d'un sonnet de Voiture adressé à un certain Uranie, et d'un autre composé par Isaac de Benserade, jusqu'alors inconnu, au sujet de Job.

Un autre morceau célèbre de lui dans le même genre, La Belle Matineuse, est moins exquis, mais toujours admirable, et Voiture se place au premier rang des écrivains de vers de société. Ses lettres en prose sont pleines d'esprit vif et, dans certains cas, comme dans la lettre sur la politique de Richelieu (Lettre LXXIV), montrent une pénétration politique considérable. Il se range avec Jean de Balzac comme le directeur en chef de la réforme en prose française qui accompagna celle de Malherbe en vers français.

La mort de Voiture, le 26 mai 1648, lors du déclenchement de la Fronde, marque le début de la fin de la société à laquelle il était habitué.