David Calderwood , historien et théologien écossais (né en 1575)
David Calderwood (1575 – 29 octobre 1650) fut une figure emblématique et résolument engagée de l'histoire religieuse écossaise, jouant un double rôle de ministre de l'Église d'Écosse et d'historien prolifique. Son existence s'est déroulée durant une période de profonds bouleversements et de luttes acharnées pour la direction spirituelle et structurelle de l'Église écossaise, un conflit qui opposait les principes presbytériens à l'épiscopat soutenu par la monarchie.
Un Défenseur de la Non-conformité et l'Exil
Dès le début de son ministère, David Calderwood s'est distingué par sa fervente adhésion aux principes presbytériens, s'opposant vigoureusement aux tentatives du roi Jacques VI et Ier d'imposer une gouvernance épiscopale et des pratiques liturgiques perçues comme trop proches du catholicisme anglais. Cette non-conformité
, un refus catégorique d'accepter les innovations royales telles que les Actes de Perth de 1618 (qui imposaient, entre autres, l'agenouillement à la communion et la célébration de jours saints), a inévitablement conduit à sa persécution. Contraint à l'exil, Calderwood trouva refuge aux Pays-Bas, une terre d'accueil traditionnelle pour de nombreux dissidents religieux européens. C'est dans ce havre de liberté intellectuelle qu'il allait consacrer une décennie à l'écriture de son œuvre majeure, un tournant décisif dans la controverse écossaise.
L'Altare Damascenum : Une Critique Fondamentale
Durant son séjour aux Pays-Bas, David Calderwood rédiga son œuvre la plus célèbre et la plus influente, l'Altare Damascenum, seu Politia Ecclesiae Anglicanae obtrusa Ecclesiae Scoticanae, patternum et conformitatem omnium et singulorum eucharistiam altaris, atque sacros ritus, ad illius exemplum conformare molientes – plus connue sous le titre abrégé d'Altare Damascenum. Publié en 1623, ce traité latin représente une attaque cinglante et méthodique contre l'épiscopat anglican et son imposition à l'Église d'Écosse. Le titre, Autel de Damas
, est une allusion biblique (2 Rois 16) symbolisant les innovations idolâtres et les changements illicites introduits dans le culte. Calderwood y démantèle avec une rigueur intellectuelle impressionnante tout le système épiscopal. Avec une patience et une persévérance remarquables, il examine chaque aspect de cette structure ecclésiastique, s'appuyant sur une documentation exhaustive : il cite abondamment la Bible pour les principes scripturaires, les Pères de l'Église pour l'histoire et la tradition chrétiennes primitives, et les canonistes pour le droit ecclésiastique. Son argumentation visait à démontrer que l'épiscopat n'avait aucune légitimité biblique ou historique apostolique, et qu'il était une déviation par rapport à la pureté de l'Église primitive, défendant ainsi l'organisation presbytérienne comme étant la plus fidèle aux Écritures.
Le Retour et le Triomphe des Principes Presbytériens
Après de longues années d'exil et de labeur intellectuel, David Calderwood eut la satisfaction de voir les principes pour lesquels il avait tant souffert et qu'il avait ardemment défendus finalement prendre le dessus en Écosse. Il revint au pays durant la période prélude aux Guerres des Évêques, une époque où le sentiment anti-épiscopal était à son apogée. Il fut un témoin et un acteur important de l'historique Assemblée de Glasgow de 1638, un événement capital dans l'histoire de l'Église d'Écosse. Lors de cette assemblée, les évêques furent excommuniés, et l'épiscopat, ainsi que la liturgie de la haute église imposée par le roi Charles Ier (notamment le Livre de Prières de Laud
), furent catégoriquement balayés
. Ce fut une victoire retentissante pour les Covenanters et pour la cause presbytérienne, marquant le rétablissement complet de la gouvernance presbytérienne.
Les Dernières Années et l'Héritage de Calderwood
Malgré le triomphe de sa cause, la fin de vie de Calderwood reflète la nature tumultueuse de son époque. Il expira à Jedburgh, non pas dans sa paroisse de Pencaitland, où il avait servi après son retour, mais en tant que fugitif
. Cette situation illustre probablement les incertitudes et les troubles qui ont continué d'agiter l'Écosse, même après la victoire presbytérienne de 1638, avec les complexités de la Guerre Civile anglaise et la mise en œuvre de la Ligue et du Covenant Solennels. Son corps fut déposé dans le cimetière de Crailing, un lieu empreint de symbolisme, car c'est là qu'il avait passé les premières années de son ministère. La boucle était bouclée pour cet érudit et pasteur qui, par son courage, sa persévérance et son érudition, a laissé une empreinte indélébile sur l'identité presbytérienne de l'Église d'Écosse, son œuvre historique et théologique demeurant une source précieuse pour comprendre cette période cruciale.
Questions Fréquemment Posées (FAQ)
- Qui était David Calderwood ?
- David Calderwood (1575-1650) était un éminent ministre et historien de l'Église d'Écosse, connu pour sa défense vigoureuse des principes presbytériens face à l'épiscopat imposé par la monarchie.
- Quelle a été sa contribution majeure ?
- Sa contribution majeure est son ouvrage, l'Altare Damascenum, une critique exhaustive et érudite de l'épiscopat anglican, ainsi que son rôle de chroniqueur de l'histoire de l'Église d'Écosse, qui a documenté les luttes de son temps.
- Pourquoi a-t-il été exilé ?
- Il a été exilé aux Pays-Bas pour sa
non-conformité
, c'est-à-dire son refus d'accepter les politiques royales visant à imposer l'épiscopat et des pratiques liturgiques perçues comme étrangères à la tradition réformée écossaise. - Quelle est la signification de l'Altare Damascenum ?
- L'Altare Damascenum est un traité théologique et historique influent qui dénonce l'épiscopat anglican comme une innovation non biblique et non apostolique, défendant la légitimité du système presbytérien. Son titre fait allusion aux autels païens introduits dans le culte.
- Quel rôle a-t-il joué lors de l'Assemblée de Glasgow de 1638 ?
- David Calderwood fut présent à l'Assemblée de Glasgow de 1638, une assemblée clé qui a officiellement aboli l'épiscopat et la liturgie anglicane en Écosse, rétablissant ainsi pleinement la gouvernance presbytérienne. Il fut un témoin direct de ce triomphe de ses principes.
- Où est-il enterré ?
- Il est enterré dans le cimetière de Crailing, en Écosse, là où il avait commencé son ministère.