Harry Gordon Frankfurt, né le 29 mai 1929, est un éminent philosophe américain dont les contributions ont marqué de manière significative la philosophie contemporaine, notamment dans les domaines de la philosophie morale, de la métaphysique de l'action et de la théorie de la personne. Reconnu pour sa clarté de pensée et son approche originale, il est professeur émérite de philosophie à la prestigieuse Université de Princeton, où il a partagé son savoir et inspiré des générations d'étudiants de 1990 jusqu'à son départ à la retraite en 2002. Son influence dépasse largement les cercles académiques, en partie grâce à des ouvrages qui ont su capter l'attention d'un public plus large.
Parcours Académique et Carrière d'Enseignant
Le parcours académique de Harry Frankfurt est jalonné de postes dans certaines des institutions universitaires les plus respectées des États-Unis. Avant de rejoindre l'Université de Princeton, une institution synonyme d'excellence en recherche et en enseignement, il a également occupé des postes d'enseignement et de recherche à l'Université de Yale, une autre université de l'Ivy League réputée pour sa rigueur intellectuelle. Son expérience s'étend également à l'Université Rockefeller, un centre de recherche biomédicale de premier plan, où il a probablement apporté une perspective philosophique aux discussions interdisciplinaires, et à l'Université d'État de l'Ohio, une grande université publique connue pour son large éventail de disciplines. Cette diversité de contextes académiques a sans doute enrichi sa propre pensée et sa capacité à communiquer des idées complexes.
Contributions Philosophiques Majeures
Les travaux de Harry Frankfurt sont souvent caractérisés par leur pertinence pratique et leur profondeur conceptuelle. Il est particulièrement célèbre pour plusieurs idées clés qui ont profondément influencé les débats philosophiques :
- Les désirs de second ordre et la notion de personne : Frankfurt a introduit la distinction fondamentale entre les désirs de premier ordre (ce que nous voulons faire, manger, etc.) et les désirs de second ordre (ce que nous voulons vouloir, ou la personne que nous voulons être). Cette distinction est cruciale pour sa théorie de la personne et de la volonté libre. Selon lui, une personne est un être capable d'avoir des volitions de second ordre, c'est-à-dire de former des désirs sur ses propres désirs, ce qui lui confère une capacité d'autodétermination et de réflexion sur sa propre identité.
- Les "Frankfurt cases" et la responsabilité morale : Il est également renommé pour ses arguments visant à réfuter le principe des possibilités alternatives (PPA), qui stipule qu'une personne n'est moralement responsable de ce qu'elle a fait que si elle aurait pu agir autrement. À travers ses célèbres "Frankfurt cases", des scénarios de pensée où une personne agit de sa propre volonté tout en étant secrètement contrainte à le faire, il a montré qu'il est possible d'être moralement responsable même en l'absence de toute alternative d'action.
- L'essai "De l'art de dire des conneries" (On Bullshit) : Peut-être son œuvre la plus connue du grand public, cet essai publié en 1986 (et en livre en 2005) explore la nature du "bullshit" (souvent traduit par "baratin" ou "connerie" en français). Frankfurt y distingue le mensonge (qui cherche à tromper sur la vérité) de la connerie (qui se caractérise par une indifférence totale à la vérité et aux faits, et dont le seul objectif est d'impressionner ou de manipuler l'auditeur). Cet essai a eu un impact retentissant bien au-delà des cercles académiques, offrant un cadre pour comprendre une forme de malhonnêteté intellectuelle de plus en plus prévalente dans la vie publique.
Ces contributions témoignent de la capacité de Frankfurt à aborder des questions existentielles et sociales avec une rigueur philosophique et une prose accessible, ce qui lui a valu une reconnaissance et une influence durables dans le champ de la philosophie anglo-saxonne et au-delà.
FAQ sur Harry Gordon Frankfurt
- Qui est Harry Gordon Frankfurt ?
- Harry Gordon Frankfurt est un philosophe américain né en 1929, reconnu pour ses travaux influents en philosophie morale, en métaphysique de l'action et sur la notion de personne, notamment à travers ses théories sur les désirs de second ordre et son célèbre essai "De l'art de dire des conneries".
- Quelles sont ses principales contributions philosophiques ?
- Ses contributions majeures incluent la distinction entre désirs de premier et second ordre pour définir la personne et la volonté libre, ses "Frankfurt cases" qui remettent en question le Principe des Possibilités Alternatives en matière de responsabilité morale, et son analyse de la nature du "bullshit" (baratin/connerie).
- Où Harry Frankfurt a-t-il enseigné au cours de sa carrière ?
- Harry Frankfurt a enseigné dans plusieurs institutions prestigieuses, dont l'Université de Princeton (où il est devenu professeur émérite), l'Université de Yale, l'Université Rockefeller et l'Université d'État de l'Ohio.
- Qu'est-ce que la théorie des "désirs de second ordre" de Frankfurt ?
- La théorie des désirs de second ordre de Frankfurt postule que les êtres humains ne se contentent pas d'avoir des désirs (désirs de premier ordre), mais peuvent aussi désirer avoir certains désirs ou non (désirs de second ordre). Cette capacité à former des volitions de second ordre est, selon lui, constitutive de la personne et essentielle pour la liberté de la volonté.
- Quel est le concept central de son livre "De l'art de dire des conneries" ?
- Dans "De l'art de dire des conneries", Frankfurt expose que le "bullshitter" (le baratineur) est fondamentalement indifférent à la vérité. Contrairement au menteur qui tente de dissimuler la vérité, le baratineur ne se soucie pas de savoir si ce qu'il dit est vrai ou faux ; son unique préoccupation est d'atteindre son objectif (persuader, impressionner, manipuler) sans égard pour la véracité des faits.

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