Le Comité international olympique (CIO) est l’instance dirigeante des Jeux olympiques modernes et du Mouvement olympique mondial. Fondé à la Sorbonne en 1894 à l’initiative du baron Pierre de Coubertin et présidé à l’origine par Demetrios Vikelas, il est aujourd’hui établi à Lausanne (Suisse) et régi par le Code civil suisse. Sa mission: promouvoir le sport et l’excellence, organiser les Jeux d’été, d’hiver et de la Jeunesse, et garantir l’universalité des valeurs olympiques.

En tant qu’organisation non gouvernementale, le CIO coordonne les 206 Comités Nationaux Olympiques (CNO) reconnus (au 2020), supervise les fédérations internationales, et veille à la mise en œuvre de la Charte olympique. Depuis 2013, son président est Thomas Bach, successeur de Jacques Rogge.

Aux origines du CIO : la Sorbonne, 1894

Le 23 juin 1894, dans les amphithéâtres de la Sorbonne à Paris, une assemblée internationale de pédagogues, diplomates et dirigeants sportifs accepte la proposition de Pierre de Coubertin de ressusciter les Jeux olympiques antiques sous une forme moderne. Cette session fondatrice voit la création du Comité international olympique et la désignation d’Demetrios Vikelas, érudit grec, comme premier président. Les premiers Jeux olympiques modernes se dérouleront deux ans plus tard, en 1896, à Athènes, signe de l’hommage rendu à l’héritage hellénique.

La démarche de Coubertin est à la fois éducative et diplomatique: faire du sport un vecteur de paix, d’entente entre les peuples et d’amélioration de soi. Le credo de l’olympisme – l’équilibre du corps et de l’esprit, le respect et l’amitié – s’inscrit dès l’origine dans le projet.

Siège, statut et langues officielles

Le CIO est une association de droit privé suisse, constituée selon les articles 60 à 79 du Code civil. Son siège se trouve à Lausanne depuis 1915, choix stratégique pris durant la Première Guerre mondiale pour sa neutralité et sa centralité européenne. En 2019, le CIO inaugure Olympic House, un bâtiment emblématique de haute performance environnementale, symbole de durabilité et d’ouverture.

Les langues officielles du CIO sont le français (langue fondatrice) et l’anglais. En cas de divergence d’interprétation, la version française de la Charte olympique prévaut.

Rôle et missions du CIO

Le CIO coordonne l’ensemble des parties prenantes du Mouvement olympique: CNO, fédérations internationales (FI), comités d’organisation des Jeux (COJO), athlètes, arbitres et partenaires. Ses responsabilités clés incluent:

  • Attribuer l’organisation des Jeux olympiques d’été et d’hiver et des Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ).
  • Définir les règles via la Charte olympique, garantir l’éthique et le fair-play.
  • Protéger l’intégrité du sport (lutte contre le dopage, la manipulation des compétitions et la corruption).
  • Promouvoir l’éducation par le sport, l’inclusion et l’égalité des genres.
  • Gérer les droits de diffusion, les programmes de parrainage et redistribuer les revenus au Mouvement.

Structure de gouvernance

Le CIO est composé de membres élus (jusqu’à environ 115), de représentants des athlètes, ainsi que de personnes issues des CNO et des FI. Quelques organes clés:

  • Session: l’assemblée générale du CIO, qui vote les grandes orientations et élit le président.
  • Commission exécutive: organe restreint menant les affaires courantes et préparant les décisions de la Session.
  • Commissions thématiques: éthique, durabilité, programme olympique, égalité des genres, éducation, marketing, etc.

Le mandat du président est de 8 ans, renouvelable une fois pour 4 ans. Depuis septembre 2013, Thomas Bach (Allemagne) occupe cette fonction, succédant à Jacques Rogge (Belgique). Le CIO inclut un Comité des athlètes qui assure la représentation des sportifs dans les décisions.

Les symboles et la Charte olympique

Les anneaux olympiques, conçus par Coubertin en 1913, symbolisent l’universalité: cinq continents unis par le sport. Le serment olympique rappelle l’engagement envers l’esprit sportif. Le motto a été actualisé en 2021 en « Citius, Altius, Fortius – Communiter » (« plus vite, plus haut, plus fort – ensemble »), soulignant la dimension collective de la performance.

La Charte olympique fixe les principes et règles du Mouvement, dont la neutralité politique des Jeux, les droits et devoirs des CNO et des FI, et la protection du statut d’athlète.

Le Mouvement olympique et les CNO

Au cœur de l’écosystème, les Comités Nationaux Olympiques (CNO) mettent en œuvre l’olympisme au niveau national: préparation des délégations, promotion du sport pour tous, mise en œuvre de programmes éducatifs. Le CIO en reconnaît 206 (au 2020), couvrant la quasi-totalité des nations et territoires sportifs autonomes.

Les fédérations internationales régissent les disciplines (règles, calendriers, qualification olympique). Le CIO collabore étroitement avec elles pour établir le programme des sports de chaque édition des Jeux, qui a évolué pour intégrer de nouvelles disciplines attirant des publics jeunes (par exemple: skateboard, surf, escalade).

Jeux d’été, d’hiver et de la Jeunesse

Le CIO supervise trois événements phares:

  • Jeux olympiques d’été: plus de 10 000 athlètes, une trentaine de sports, audience mondiale massive.
  • Jeux olympiques d’hiver: sports de glace et de neige, innovations technologiques et spectaculaires.
  • Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ): lancés en 2010, ils mêlent compétition, éducation et culture pour des athlètes de 15 à 18 ans.

Les Jeux sont attribués à des villes hôtes après un processus d’évaluation (exigences techniques, durabilité, héritage) mené par le CIO, qui a réformé la procédure pour être plus flexible et collaborative.

Sélection des villes hôtes: de la compétition à la « valeur partagée »

Autrefois centrée sur une compétition séquencée avec vote final, la sélection des villes hôtes a été réformée avec l’Agenda olympique 2020 et l’Agenda 2020+5 afin de privilégier:

  • L’alignement avec la stratégie de développement de la ville-région-pays;
  • La durabilité et l’utilisation accrue d’infrastructures existantes ou temporaires;
  • La gestion des risques et des coûts, via un dialogue continu entre le CIO et les territoires intéressés.

Cette approche vise à maximiser l’héritage (mobilité, sport, cohésion sociale) et à limiter l’investissement inutile.

Intégrité et lutte contre le dopage

Le CIO a initié la création de l’Agence mondiale antidopage (AMA/WADA) en 1999, désormais indépendante, afin d’harmoniser les règles de contrôle et de sanction. Il soutient aussi le Tribunal Arbitral du Sport (TAS/CAS), basé à Lausanne, juridiction spécialisée qui traite les litiges sportifs avec une gouvernance séparée pour garantir l’impartialité.

Parallèlement, le CIO travaille contre la manipulation des compétitions, la corruption et toute forme de discrimination, avec des programmes de compliance, de formation et des canaux de signalement protégés.

Financement et redistribution des revenus

Organisation privée, le CIO tire l’essentiel de ses revenus des droits de diffusion et des programmes de parrainage (notamment le programme TOP réunissant des entreprises mondiales), complétés par la billetterie et les licences. Une large part – environ 90% – est redistribuée au Mouvement olympique: CNO, fédérations internationales, COJO, programmes pour les jeunes et pour le sport de base. Cette redistribution soutient l’accès au sport dans des contextes extrêmement divers, y compris dans des pays en développement.

Égalité, inclusion et éducation

Le CIO promeut l’égalité des genres (parité du programme et des quotas d’athlètes), l’inclusion et la non-discrimination. Il soutient des initiatives d’éducation, de prévention de la violence et de promotion de la santé via la Fondation Olympique pour la Culture et le Patrimoine et des programmes d’Olympic Solidarity destinés aux CNO. L’Équipe olympique des réfugiés illustre la volonté d’offrir une scène aux athlètes déplacés par les crises, dans l’esprit de l’olympisme.

Réformes stratégiques: Agenda 2020 et 2020+5

Adopté en 2014, l’Agenda olympique 2020 comprend 40 recommandations pour moderniser les Jeux: souplesse du programme sportif, durabilité, contrôle des coûts, intégrité, engagement numérique. En 2021, l’Agenda 2020+5 ajoute des priorités en matière de numérique, de durabilité climatique, d’inclusion, de santé et de résilience du modèle économique.

Controverses et réponses

Comme toute institution d’envergure mondiale, le CIO a été confronté à des controverses (allégations de corruption, boycotts, enjeux de droits humains, dopage systémique dans certains pays). En réponse, il a renforcé les mécanismes d’éthique, multiplié les audits, ajusté les procédures d’attribution des Jeux et coopéré avec des partenaires indépendants pour la transparence et la conformité. Le principe de neutralité politique est régulièrement débattu, notamment via la Règle 50 de la Charte olympique concernant les manifestations à caractère politique sur les sites des Jeux.

Pourquoi Lausanne? Un pôle international du sport

Au-delà du CIO, Lausanne accueille de nombreuses fédérations internationales et institutions sportives (TAS, AMA, musées et think tanks), formant un écosystème où se croisent gouvernance, science du sport et innovation. Cette concentration favorise le dialogue entre acteurs et l’élaboration de standards globaux.

Chiffres et faits marquants

  • 1894: création du CIO à Paris (Sorbonne).
  • 1896: premiers Jeux olympiques modernes à Athènes.
  • 1915: transfert du siège à Lausanne.
  • 206 CNO reconnus au 2020.
  • 2 langues officielles: français et anglais.
  • Motto depuis 2021: « Citius, Altius, Fortius – Communiter ».
  • Président: Thomas Bach (depuis 2013).

Ce que le CIO signifie aujourd’hui

Plus d’un siècle après sa fondation à la Sorbonne, le Comité international olympique demeure l’architecte d’un projet unique: faire des Jeux un moment d’unité mondiale, d’excellence sportive et d’éducation par l’effort. Entre tradition et innovation, le CIO doit concilier les attentes d’athlètes, de villes, de partenaires et de publics, dans un monde aux sensibilités diverses. Ses réformes récentes, sa politique de durabilité et ses initiatives en faveur de l’intégrité sportive témoignent d’une volonté de réinventer les Jeux pour les générations futures, sans renier l’idéal porté par Pierre de Coubertin.

Questions fréquentes (FAQ)

  • Quand et où le CIO a-t-il été fondé?

    Le CIO a été fondé le 23 juin 1894 à la Sorbonne, à Paris, à l’initiative du baron Pierre de Coubertin. Le premier président fut Demetrios Vikelas.

  • Où se situe le siège du CIO et quel est son statut juridique?

    Le siège est à Lausanne (Suisse) depuis 1915. Le CIO est une association régie par le Code civil suisse (articles 60–79).

  • Qui dirige le CIO actuellement?

    Le président du CIO est Thomas Bach (Allemagne), en fonction depuis septembre 2013, succédant à Jacques Rogge (Belgique).

  • Combien de Comités Nationaux Olympiques le CIO reconnaît-il?

    Le CIO reconnaît 206 CNO (au 2020), qui représentent le Mouvement olympique dans leurs pays ou territoires.

  • Comment sont financés les Jeux et le CIO?

    Les revenus proviennent principalement des droits de diffusion et des sponsors (programme TOP), complétés par la billetterie et des licences. Environ 90% sont redistribués aux CNO, FI et comités d’organisation.

  • Comment les villes hôtes sont-elles choisies?

    Le CIO mène un processus d’évaluation collaborative, axé sur la durabilité, l’usage d’infrastructures existantes, la gestion des coûts et l’héritage local, conformément à l’Agenda 2020 et 2020+5.

  • Quelle est la devise olympique actuelle?

    Depuis 2021, la devise est « Citius, Altius, Fortius – Communiter » (« plus vite, plus haut, plus fort – ensemble »), soulignant l’esprit collectif de l’olympisme.