Abd al-Karīm Ibn al-Faḍl, né en 932 et décédé le 3 août 1003, est une figure notable de l'histoire islamique, bien que souvent éclipsée par les complexités politiques de son époque. Plus communément désigné par son nom de règne, Al-Ṭāʾiʿ Li-Amr Allāh (en arabe: الطائع لأمر الله), ou parfois Al-Ṭāʾiʿ Biʾllāh (en arabe: بالله), ce calife abbasside de Bagdad porta un titre lourd de sens : « Celui qui obéit à l'ordre de Dieu ». Il occupa le prestigieux mais souvent symbolique trône califal de 974 à 991, succédant à son père, le calife Al-Mutīʿ.
Son règne s'inscrit dans une période particulièrement délicate pour le Califat Abbasside, où le pouvoir temporel était largement passé aux mains de dynasties régionales, notamment les Bouyides, réduisant le calife à un rôle de chef spirituel et figure d'autorité religieuse, souvent manipulé par les puissances militaires en place. C'est dans ce contexte de prestige diminué et d'influence politique limitée que se déroula la vie d'Al-Ṭāʾiʿ Li-Amr Allāh, ce qui explique en partie pourquoi les annales historiques ont conservé relativement peu de détails sur sa vie personnelle et les spécificités de son administration.
Un Calife à l'Ère de la Domination Bouyide
L'accession au califat d'Al-Ṭāʾiʿ Li-Amr Allāh en 974 ne fut pas le signe d'une résurgence de la puissance abbasside, mais plutôt la continuation d'une ère où le calife, bien que détenteur du titre le plus vénéré du monde islamique sunnite, était sous le contrôle effectif de la dynastie persane des Bouyides. Ces derniers, des chiites duodécimains originaires de Daylam, avaient pris le contrôle de Bagdad en 945, inaugurant une période où les califes abbassides n'étaient guère plus que des souverains fantoches. La capitale même du califat, Bagdad, autrefois le centre intellectuel et politique du monde musulman, était devenue le théâtre des jeux de pouvoir bouyides.
Le nom de règne d'Al-Ṭāʾiʿ Li-Amr Allāh, signifiant « Celui qui obéit à l'ordre de Dieu », était typique des laqabs califaux. Ces titres, choisis par les califes, étaient souvent des expressions pieuses ou des affirmations de légitimité divine, cherchant à rappeler leur rôle de gardiens de la foi et de successeurs du Prophète Muhammad, même lorsque leur pouvoir terrestre était considérablement restreint. Pour Al-Ṭāʾiʿ, il s'agissait de naviguer dans les eaux périlleuses de la politique bouyide, où chaque décision, chaque alliance, pouvait sceller le destin du califat et le sien propre.
Le Règne et la Déposition
Le règne d'Al-Ṭāʾiʿ Li-Amr Allāh, qui dura dix-sept ans, fut marqué par une relative stabilité institutionnelle, du moins en apparence, mais sans véritable autonomie pour le calife. Il succéda à son père, Al-Mutīʿ, dont le propre règne avait déjà été caractérisé par la tutelle bouyide. Cette succession directe, bien que sous influence, maintenait une forme de continuité dynastique abbasside. Cependant, la position d'Al-Ṭāʾiʿ restait précaire, sujette aux caprices et aux luttes intestines des émirs bouyides qui se disputaient le contrôle de Bagdad et des territoires environnants.
L'année 991 fut le point culminant de cette précarité. Pour des raisons qui ne sont pas toujours clairement documentées, mais probablement liées à des besoins financiers urgents de l'émir bouyide de l'époque, Bahāʾ al-Dawla, Al-Ṭāʾiʿ Li-Amr Allāh fut contraint d'abdiquer. On rapporte que sa déposition s'accompagna de la confiscation de ses biens, une pratique malheureusement courante pour les souverains déchus dont les trésors étaient jugés utiles aux nouveaux maîtres. Cet acte symbolisa une fois de plus la subordination complète du calife au pouvoir militaire bouyide, et mit fin à son rôle officiel.
Après le Califat : Une Retraite Discrète
Après sa déposition en 991, Abd al-Karīm Ibn al-Faḍl vécut encore douze années. Les sources historiques sont particulièrement discrètes sur cette période de sa vie. Il semble qu'il ait mené une existence retirée, loin des fastes et des intrigues du pouvoir califal. Sa mort, survenue le 3 août 1003, marqua la fin d'une vie qui, bien que passée en grande partie sous les feux des projecteurs califaux, est restée paradoxalement peu détaillée dans les récits de l'époque. Son destin illustre la fragilité du pouvoir spirituel face à la force militaire dans le monde islamique du Xe siècle.
Foire Aux Questions (FAQ)
- Qui était Abd al-Karīm Ibn al-Faḍl ?
- Abd al-Karīm Ibn al-Faḍl était le calife abbasside de Bagdad, plus connu sous son nom de règne Al-Ṭāʾiʿ Li-Amr Allāh. Il régna de 974 à 991.
- Que signifie le nom de règne Al-Ṭāʾiʿ Li-Amr Allāh ?
- Ce nom signifie littéralement « Celui qui obéit à l'ordre de Dieu ». C'était un titre symbolique courant pour les califes abbassides, reflétant leur rôle de leaders spirituels.
- Quelles sont les dates importantes de sa vie ?
- Il est né en 932 et est décédé le 3 août 1003. Son règne a duré de 974 à 991.
- Qui était son prédécesseur ?
- Al-Ṭāʾiʿ Li-Amr Allāh a succédé à son propre père, le calife Al-Mutīʿ.
- Quelle était la situation politique durant son califat ?
- Durant son règne, le Califat Abbasside était sous la domination de la dynastie bouyide, des régents militaires chiites. Le calife détenait une autorité spirituelle mais très peu de pouvoir temporel effectif.
- Pourquoi sait-on si peu de choses sur sa vie ?
- La diminution du pouvoir politique des califes abbassides sous la tutelle bouyide a entraîné un moindre intérêt des chroniqueurs pour les détails de leur vie personnelle ou de leur administration, car ils étaient principalement des figures de proue.
- Comment s'est terminé son règne ?
- Son règne s'est terminé par sa déposition forcée en 991 par l'émir bouyide Bahāʾ al-Dawla, probablement pour des raisons financières, et la confiscation de ses biens.
- Qu'est-il advenu de lui après sa déposition ?
- Après avoir été déposé, Al-Ṭāʾiʿ Li-Amr Allāh a vécu une vie retirée jusqu'à sa mort en 1003. Les sources historiques ne fournissent que peu de détails sur cette période.

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