
En bref : les « jours fériés bancaires », « jours fériés publics » et « fêtes nationales » ne recouvrent pas partout la même réalité. Selon le pays, ils entraînent ou non un droit au repos, la fermeture des banques, des administrations, des écoles, des marchés financiers ou non. Comprendre ces nuances vous aide à planifier votre calendrier, vos paiements et vos déplacements sans contretemps.
À retenir : un libellé « observé » ou « reporté » signifie souvent que la date officielle tombe un week-end et qu’un jour de remplacement s’applique (souvent le lundi). Ce jour de substitution est celui qui déclenche les effets pratiques : fermeture des banques, des bureaux publics et parfois des entreprises.
Définitions simples pour s’y retrouver
Jour férié public (public holiday)
Un jour officiellement reconnu par l’État (ou un État/province/région) durant lequel les administrations ferment et où des règles spéciales s’appliquent au travail (repos obligatoire, salaire majoré, repos compensatoire, selon la législation locale). C’est l’expression la plus proche de « jour férié légal ».
Fête nationale (national holiday)
Un jour commémoratif d’importance nationale (indépendance, fête du souverain, Constitution…). Il peut être férié, mais pas toujours. Dans de nombreux pays, la fête nationale est un jour férié public, mais la portée varie (obligation de fermeture ou non).
Bank holiday (jour férié bancaire)
À l’origine, une journée où les banques et institutions financières sont autorisées à fermer. Au Royaume-Uni et dans d’autres pays du Commonwealth, le terme « bank holiday » s’est élargi par usage pour désigner un jour où beaucoup de secteurs ferment, sans que la loi impose forcément un congé payé à tous les salariés. Dans d’autres pays, la fermeture bancaire suit un calendrier financier (banques centrales, systèmes de paiement), parfois distinct des jours fériés généraux.
Qui a droit au repos ? Ce que dit la loi selon les pays
La question-clé n’est pas le nom du jour, mais qui est couvert et quels secteurs ferment réellement. Voici un panorama comparatif.
Royaume-Uni (England, Wales, Scotland, Northern Ireland)
- Type de jours : « Bank holidays » définis par loi ou proclamation.
- Couverture : les banques ferment et de nombreuses organisations publiques et privées aussi. Toutefois, les salariés n’ont pas automatiquement droit à un congé payé ce jour-là : cela dépend de leur contract of employment.
- Secteurs : administrations, écoles, banques et de nombreuses entreprises ferment. La restauration, la distribution, les transports continuent souvent.
- Calendrier : 8 à 11 bank holidays par an selon la nation et les années (coronations, jubilés, etc.).
États-Unis
- Type de jours : « Federal holidays » (11 jours) s’appliquant aux employés fédéraux et à Washington, D.C. Les États peuvent ajouter leurs propres jours.
- Couverture : aucune obligation pour les employeurs privés au niveau fédéral d’accorder un congé payé, mais beaucoup le font par politique d’entreprise.
- Secteurs : bureaux fédéraux et services postaux ferment, écoles publiques souvent fermées, banques suivent généralement le calendrier de la Réserve fédérale (Federal Reserve). Les commerces de détail restent en grande partie ouverts (avec promotions lors de certains holidays).
- Règle d’observation : si la date officielle tombe un samedi, elle est généralement « observée » le vendredi ; si elle tombe un dimanche, le lundi suivant.
Canada
- Type de jours : « Statutory holidays » fédéraux + jours fériés provinciaux/territoriaux.
- Couverture : les secteurs réglementés au niveau fédéral (banques, télécoms, transport interprovincial) suivent les stat holidays fédéraux. Pour les autres secteurs, les obligations varient par province (repos, majorations, remplacement).
- Secteurs : banques et services gouvernementaux ferment les jours fédéraux ; commerces et services dépendent de la réglementation locale.
Australie et Nouvelle-Zélande
- Type de jours : public holidays par État/territoire (Australie) et public holidays nationaux + régionaux (Nouvelle-Zélande).
- Couverture : repos, penalty rates (majorations) ou jours de remplacement fréquents ; obligations précises fixées par les lois d’État et conventions.
- Règle d’observation : substitution (« observed », « Mondayised » en NZ) lorsque la date tombe un week-end.
Europe continentale (exemples)
- France : 11 jours fériés nationaux. Le 1er mai est le seul jour obligatoirement chômé et payé (sauf secteurs ne pouvant interrompre l’activité). Pour les autres jours, la fermeture et l’octroi du repos dépendent du secteur, de l’usage et des conventions collectives. Les banques suivent généralement les jours fériés publics.
- Allemagne : jours fériés en partie fixés par les Länder, avec un noyau commun (Jour de l’Unité allemande, Noël…). Fermetures larges des administrations, écoles et banques.
- Espagne/Italie : jours fériés nationaux + régionaux/municipaux. La plupart des services publics et banques ferment ; le commerce de détail peut ouvrir selon la réglementation locale.
Asie (aperçu)
- Japon : plus de 15 jours fériés nationaux, avec un système de « substitute holiday » quand la date tombe un dimanche. Fermetures administratives et bancaires, certaines entreprises restent ouvertes.
- Chine : jours fériés nationaux avec « golden weeks » impliquant parfois des réajustements de week-ends (jours travaillés déplacés). Déplacements de masse et forte pression sur les transports.
« Observé », « substitué », « in lieu » : pourquoi ces libellés comptent
Sur un calendrier, la mention « observé » (ou « observance », « in lieu », « substitute day ») indique que la date célébrée officiellement est déplacée à un jour ouvré. C’est ce jour observé qui déclenche la plupart des effets pratiques :
- Banques et paiements (ex. États-Unis : Federal Reserve Bank closures) : transferts retardés, dépôts non traités, chambres de compensation à l’arrêt.
- Services publics : administrations, tribunaux, services postaux fermés.
- Bourses et marchés : fermeture ou horaires réduits selon la place (NYSE, LSE, Euronext…).
- Écoles et universités : souvent fermées le jour observé.
Même si la date historique tombe un week-end, le lundi observé est celui à surveiller pour organiser vos livraisons, signatures, virements et rendez-vous.
Banques, systèmes de paiement et « jours bancaires »
Les « bank holidays » ne sont pas seulement une affaire de guichets. Les systèmes de paiement de gros montants et de règlement-livraison ont leurs propres calendriers :
- Zone euro : le système T2/T2S de l’Eurosystème ne règle pas certains jours (ex. 1er janvier, Vendredi saint, Lundi de Pâques, 1er mai, 25 et 26 décembre). Résultat : virements interbancaires SEPA exécutés le prochain jour ouvré de règlement.
- États-Unis : la Fed (Fedwire/ACH) observe les federal holidays. Les transferts envoyés la veille au soir peuvent glisser au jour ouvré suivant.
- Royaume-Uni : Bacs, Faster Payments, CHAPS ajustent les règlements aux bank holidays annoncés par la Bank of England.
Conséquence pratique : même si votre entreprise reste ouverte, vos encaissements et règlements peuvent prendre un jour de retard. Anticipez les échéances de paie, loyers, impôts et virements fournisseurs.
Qui ferme vraiment ? Secteurs et habitudes
- Banques et assurance : fermeture quasi systématique les jours fériés publics/bancaires locaux.
- Administrations, tribunaux, postes : fermeture sur les jours fériés publics.
- Éducation : écoles et universités ferment la plupart du temps, parfois avec des « journées pédagogiques » autour des fériés.
- Commerce de détail : variable. Dans plusieurs pays, ouverture partielle ou horaires réduits, parfois interdiction d’ouverture (ex. certains dimanches/fériés en Allemagne).
- Restauration, hôtellerie, loisirs : souvent ouverts (pointe d’activité), avec majorations salariales selon les pays.
- Transports : service réduit (horaires « dimanche/férié »), forte affluence sur routes et gares lors des ponts et vacances.
- Bourses : fermées ou horaires raccourcis selon le marché et le férié local.
Comment ces jours apparaissent sur les calendriers
- Couleurs/icônes : rouge ou symboles spéciaux pour les jours fériés publics.
- Niveaux : certains calendriers affichent un flux « national » et des flux régionaux (États, provinces, Länder).
- Mentions : « observed », « substitute day », « in lieu », « observance ». Ce sont les jours à considérer pour les fermetures et délais.
- Fuseaux horaires : attention aux calendriers internationaux : un férié listé pour un pays n’a aucun effet opérationnel ailleurs, mais impacte les transactions transfrontières.
Planifier travail, paiements et voyages sans stress
Pour les professionnels et équipes RH/finances
- Cartographiez les jours fériés par pays et par entité légale. Indiquez clairement les jours « observés ».
- Anticipez la paie : avancez l’exécution si le jour de règlement tombe sur un férié bancaire.
- Clôtures comptables : planifiez les cut-offs en tenant compte des marchés et systèmes de paiement fermés.
- Contrats de travail : précisez les droits au repos et aux majorations sur jours fériés. Au Royaume-Uni et aux États-Unis, le droit au congé payé dépend souvent du contrat.
- Service client : communiquez vos horaires spécifiques et délais de réponse avant les ponts.
Pour les voyageurs
- Réservez tôt sur les périodes de « long week-ends » (bank holidays, golden weeks).
- Vérifiez l’ouverture des musées, sites officiels, consulats et bureaux de visas.
- Prévoyez du liquide si des guichets bancaires et agences ferment, et vérifiez les frais ou délais sur retraits internationaux.
- Transports : horaires spéciaux, grilles « dimanche/férié » et pics d’affluence.
Exemples concrets pour comparer
France : « jour férié » n’est pas toujours « chômé »
La France compte 11 jours fériés nationaux. Seul le 1er mai est obligatoirement chômé et payé (hormis services indispensables). Pour les autres, tout dépend des conventions et usages : certaines entreprises accordent le repos, d’autres non, ou prévoient une compensation. Les banques et services publics ferment quasi systématiquement.
Royaume-Uni : bank holiday ≠ droit automatique au congé
Les bank holidays sont largement respectés, mais l’employeur n’a pas l’obligation universelle d’accorder un jour payé. Votre contrat fait foi. En pratique, administrations, banques, écoles et de nombreuses entreprises ferment, et le trafic est réduit.
États-Unis : « federal holiday » n’engage pas tout le privé
Les employés fédéraux sont au repos, les agences et la poste sont fermées, et la Réserve fédérale n’opère pas. Beaucoup d’employeurs privés offrent le jour payé, mais ce n’est pas imposé par la loi fédérale. Les commerces restent souvent ouverts.
Canada : fédéral vs provincial
Un « statutory holiday » fédéral s’impose aux secteurs de compétence fédérale (dont les banques). Les provinces peuvent imposer des jours fériés supplémentaires : selon l’endroit, les obligations (repos, majorations) varient sensiblement.
Bonnes pratiques pour éviter les mauvaises surprises
- Créez un calendrier maître par pays/État/province avec un code couleur pour : public holiday légal, bank holiday, observé/substitué, régional.
- Automatisez des rappels avant chaque période fériée importante (paie, approvisionnement, livraisons, clôture).
- Prévenez clients et fournisseurs de vos horaires et délais modifiés.
- Surveillez les annonces exceptionnelles (deuil national, couronnements, événements sportifs majeurs) qui peuvent créer un jour férié unique.
- Pour les paiements transfrontières : ajoutez 1 à 2 jours tampons si un férié survient dans l’un ou l’autre pays ou au niveau du système de règlement.
FAQ
Un « bank holiday » est-il toujours un jour chômé pour tous ?
Non. Un bank holiday signifie au minimum la fermeture des banques (et souvent du secteur public), mais le droit à un congé payé dépend du pays et du contrat de travail. Au Royaume-Uni, par exemple, il n’existe pas de droit automatique pour tous les salariés.
Quelle différence entre « public holiday » et « national holiday » ?
Un public holiday est un jour férié légal avec effets concrets (fermetures, règles de travail). Un national holiday est une commémoration d’envergure nationale, souvent fériée mais pas nécessairement. Dans beaucoup de pays, la fête nationale est aussi un public holiday.
Que signifie la mention « observé » sur un calendrier ?
Elle indique que le jour férié est déplacé à un jour ouvré (souvent lundi) lorsque la date tombe un week-end. C’est la date observée qui entraîne les fermetures et retards (banques, administrations, marchés).
Les banques en ligne traitent-elles les paiements pendant les fériés ?
Vous pouvez initier des ordres, mais l’exécution interbancaire suit le calendrier des systèmes de paiement. Si le système est fermé (Fed, T2, CHAPS…), le règlement effectif aura lieu le prochain jour ouvré.
Les commerçants peuvent-ils ouvrir les jours fériés ?
Selon les pays et régions. Certains interdisent l’ouverture les jours fériés majeurs, d’autres autorisent une ouverture partielle ou libre. Renseignez-vous sur la réglementation locale.
Un employeur peut-il remplacer un jour férié par un autre ?
Dans plusieurs juridictions, oui, via repos compensatoire (« in lieu ») ou accords collectifs. Les modalités dépendent des lois nationales et des conventions.
Combien de jours fériés existe-t-il par pays ?
Très variable : environ 8–11 au Royaume-Uni, 11 au niveau fédéral aux États-Unis, 11 en France, 13–15 au Japon selon les années, et davantage si l’on inclut les jours régionaux. Vérifiez toujours le calendrier local de l’année concernée.

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