Chester A. Arthur , général américain, avocat et homme politique, 21e président des États-Unis (décédé en 1886)

Chester Alan Arthur, né le 5 octobre 1829 et décédé le 18 novembre 1886, fut une figure notable de la politique américaine, avocat de profession et le 21e président des États-Unis. Son parcours vers la plus haute fonction de la nation est singulier et marqué par une tragédie nationale. Il a accédé à la présidence en septembre 1881, succédant au président James A. Garfield, alors qu'il occupait le poste de 20e vice-président des États-Unis. Cette transition inattendue survint deux mois seulement après que Garfield eut été mortellement blessé par un assassin, propulsant Arthur sous les projecteurs d'une nation en deuil et incertaine.

Les Racines d'un Président Improbable

L'histoire de Chester Alan Arthur débute à Fairfield, dans le Vermont, où il est né. Il passe son enfance et sa jeunesse dans le nord de l'État de New York, une région qui forgea son caractère et son engagement envers le droit. Après avoir pratiqué le droit à New York, une ville alors en pleine effervescence, il s'engage dans le service public. Au cours de la guerre civile américaine, il occupe le poste crucial de quartier-maître général de la milice de New York, une responsabilité qui lui confère une expérience administrative significative et le met en contact avec les rouages du pouvoir.

L'Ascension Politique et la Faction des "Stalwarts"

Après la guerre, Arthur s'immerge davantage dans la politique républicaine new-yorkaise, gravitant rapidement les échelons au sein de l'organisation politique dirigée par le sénateur Roscoe Conkling. Ce dernier était une figure puissante, et Arthur devint l'un de ses plus fidèles lieutenants. Sa loyauté fut récompensée en 1871, lorsque le président Ulysses S. Grant le nomma au prestigieux et lucratif poste de collecteur du port de New York. Ce poste, une source majeure de revenus fédéraux et de patronage, fit d'Arthur un acteur clé de la faction "Stalwart" du Parti républicain, un groupe qui défendait le système des dépouilles et l'influence des machines politiques locales.

Cependant, ce système était de plus en plus contesté par les partisans de la réforme. En 1878, le président Rutherford B. Hayes, cherchant à purger le système fédéral de favoritisme et de corruption, révoqua Arthur de son poste à New York. Cette décision marqua un tournant, mais n'entama pas l'influence d'Arthur ni son alliance avec Conkling.

La Tragédie et l'Accession à la Présidence

En 1880, James A. Garfield, représentant la faction "Half-Breed" (plus favorable à la réforme) du Parti républicain, remporta l'investiture présidentielle. Pour équilibrer le "ticket" et apaiser la faction "Stalwart" de l'Est, Arthur fut désigné comme candidat à la vice-présidence. Le ticket Garfield-Arthur l'emporta, mais leur mandat fut de courte durée. Quatre mois seulement après son investiture, en juillet 1881, le président Garfield fut abattu par un assassin, Charles Guiteau, un avocat déséquilibré frustré par le système de patronage. Garfield lutta contre ses blessures pendant onze semaines avant de succomber en septembre. Chester Alan Arthur, le "Stalwart" qui n'était pas destiné à la présidence, dut alors assumer les plus hautes fonctions de l'État.

Une Présidence Surprenante et Réformatrice

L'arrivée d'Arthur à la Maison Blanche fut accueillie par une méfiance généralisée. Son passé de "Stalwart" et de produit de la machine de Conkling laissait craindre un retour aux pratiques de patronage décriées. Pourtant, à la surprise de nombreux réformateurs, Arthur se transforma en un défenseur inattendu de l'intégrité du service public. Son administration fut marquée par des réalisations significatives :

• La Loi Pendleton sur la réforme de la fonction publique (1883) : Sans doute son plus grand legs, cette loi fut adoptée en réponse directe à l'assassinat de Garfield. Arthur la signa et veilla à son application, établissant un système de mérite pour la fonction publique fédérale et réduisant drastiquement le pouvoir du système des dépouilles. C'était un revirement spectaculaire pour l'homme qui avait lui-même prospéré grâce à ce système.
• La renaissance de la marine américaine : Arthur présida aux premières étapes de la modernisation de la marine des États-Unis. Il supervisa la construction des premiers navires de guerre en acier, jetant les bases d'une flotte puissante et moderne, une initiative essentielle pour projeter l'influence américaine.
• La Loi d'exclusion des Chinois (1882) : Face aux pressions anti-immigratoires de l'époque, Arthur a d'abord opposé son veto à une version de cette loi qui proposait une interdiction d'immigration chinoise de vingt ans, arguant qu'elle violait le traité de Burlingame avec la Chine. Cependant, il a ensuite signé une seconde version, qui imposait une interdiction de dix ans, reflétant les sentiments xénophobes dominants et les réalités politiques de l'époque.
• Le défi du surplus budgétaire : Malgré ses succès, Arthur fut critiqué pour ne pas avoir réussi à résoudre le problème du surplus budgétaire fédéral, qui s'était accumulé depuis la fin de la guerre civile. Une situation peu commune aujourd'hui, mais qui représentait un défi économique et politique pour l'époque.

Fin de Mandat et Héritage Complexe

Souffrant d'une mauvaise santé (il était atteint de la maladie de Bright, une affection rénale chronique, qu'il garda secrète), Chester Arthur ne fit qu'un effort limité pour obtenir l'investiture du Parti républicain en 1884. Il se retira de la vie publique à la fin de son mandat présidentiel.

Le journaliste Alexander McClure a encapsulé la perception changeante d'Arthur en écrivant : "Aucun homme n'est jamais entré à la présidence aussi profondément et largement méfiant que Chester Alan Arthur, et personne n'a jamais pris sa retraite... plus généralement respecté, tant par un ami politique que par un ennemi." Le New York World, à sa mort en 1886, résuma sa présidence avec ces mots : "Aucun devoir n'a été négligé dans son administration, et aucun projet aventureux n'a alarmé la nation." Même Mark Twain, une figure critique, nota : "Il serait en effet difficile d'améliorer l'administration du président Arthur."

La combinaison de sa santé déclinante et de son tempérament politique a rendu son administration moins active que les présidences modernes, mais il a néanmoins gagné l'estime de ses contemporains pour ses solides performances au pouvoir. Paradoxalement, malgré ces éloges de son temps, les historiens modernes classent généralement Arthur comme un président "médiocre" et souvent le "moins mémorable", peut-être en raison de la brièveté de son mandat et de l'absence de crises majeures sous sa direction, ce qui le rend moins sujet à l'étude approfondie que d'autres figures historiques plus tumultueuses.

Foire Aux Questions (FAQ)

Comment Chester A. Arthur est-il devenu président ?

Il est devenu président après l'assassinat de James A. Garfield, alors qu'il était vice-président. Garfield a été abattu en juillet 1881 et est décédé en septembre de la même année, propulsant Arthur à la présidence.

Quel a été l'accomplissement le plus important de sa présidence ?

Son accomplissement le plus significatif est l'adoption et la mise en œuvre de la Loi Pendleton sur la réforme de la fonction publique en 1883, qui a instauré un système de mérite pour les postes fédéraux, mettant fin au système des dépouilles.

Qui étaient les "Stalwarts" ?

Les "Stalwarts" étaient une faction du Parti républicain de la fin du XIXe siècle, dirigée par Roscoe Conkling, qui défendait le système de patronage politique (le "spoils system") et s'opposait aux réformes de la fonction publique. Chester Arthur était lui-même un "Stalwart" avant de devenir président.

Pourquoi Arthur était-il initialement perçu avec méfiance par le public ?

En raison de son association étroite avec la machine politique de Roscoe Conkling et son rôle en tant que "Stalwart", il était craint qu'il ne perpétue le système de patronage et de corruption plutôt que d'œuvrer pour la réforme.

A-t-il cherché à être réélu pour un second mandat ?

Non, il n'a fait qu'un effort limité pour obtenir l'investiture républicaine en 1884 et n'a pas cherché activement à être réélu, principalement en raison de sa santé défaillante (il souffrait de la maladie de Bright).

Quelle était sa position sur la Loi d'exclusion des Chinois ?

Il a d'abord opposé son veto à une version de la loi interdisant les immigrants chinois pendant vingt ans, la jugeant en violation d'un traité existant. Cependant, il a ensuite signé une seconde version, qui prévoyait une interdiction de dix ans, succombant aux pressions politiques anti-chinoises de l'époque.