Le 25 janvier 2011 restera gravé dans les annales comme le début d'un soulèvement sans précédent en Égypte, une date désormais mondialement reconnue comme le point de départ de la Révolution égyptienne, ou plus spécifiquement, la Révolution du 25 Janvier. Ce jour n'a pas été choisi au hasard par les jeunes activistes et mouvements citoyens qui ont initié cet élan. Il coïncidait délibérément avec le congé annuel de la police nationale, un choix lourd de sens visant à amplifier la portée de leur protestation. Le message était clair : dénoncer la brutalité policière systémique et grandissante, un fléau qui avait gangréné la société égyptienne et empiré de manière alarmante au cours des trois décennies du régime autoritaire de Hosni Moubarak.
Sous la loi d'urgence, en vigueur quasi-continuellement depuis l'assassinat d'Anouar Sadate en 1981, la police jouissait d'une impunité quasi-totale, souvent associée à des arrestations arbitraires, des tortures et des disparitions forcées. Le cas emblématique de Khaled Saïd, un jeune homme battu à mort par la police en 2010, est devenu un puissant symbole de cette oppression, galvanisant les appels à l'action via les réseaux sociaux.
Un élan populaire sans précédent
Dès l'aube du 25 janvier, un flot humain a commencé à converger vers les rues et les places principales des villes égyptiennes, défiant l'interdiction de manifester. Des millions d'Égyptiens, transcendés par un sentiment d'unité et un désir ardent de changement, ont défilé. Il s'agissait d'une mosaïque de la société, incluant des individus de toutes religions, âges et sexes – des étudiants, des professionnels, des ouvriers, des agriculteurs, des hommes et des femmes, des chrétiens coptes aux musulmans, tous unis par des revendications profondes et partagées. Initialement pacifiques, ces manifestations exigeaient non seulement le respect de leurs droits civils fondamentaux et de leur liberté d'expression, mais aussi une amélioration drastique de leurs conditions de vie, notamment par des augmentations de salaires jugées cruciales face à une inflation galopante et un chômage endémique, particulièrement chez les jeunes. Au-delà de ces doléances socio-économiques et politiques, l'exigence centrale et non négociable était la démission immédiate du président Hosni Moubarak et de l'ensemble de son gouvernement, symboles d'une corruption omniprésente et d'un pouvoir sclérosé.
La Place Tahrir : Cœur de la Révolution
L'ampleur du mouvement a rapidement submergé les tentatives de répression initiales, transformant les manifestations en des émeutes localisées et des grèves d'envergure nationale. Au cœur de cette tempête populaire, la Place Tahrir (Place de la Libération) au Caire est devenue l'épicentre et le symbole par excellence de la révolution. Pendant 18 jours et nuits ininterrompus, elle a été occupée par des manifestants déterminés, transformée en une véritable ville autonome avec ses services de santé improvisés, ses cuisines communautaires, ses débats publics et ses prières collectives. Cet espace de convergence a incarné la résilience du peuple égyptien, qui campait, discutait et résistait, attendant que ses demandes légitimes soient enfin satisfaites.
Cependant, cette effervescence citoyenne a malheureusement été marquée par de violents affrontements. Les forces de police, puis les forces militaires, ont été déployées pour tenter de disperser les foules. Ces confrontations brutales entre les forces de l'ordre et les manifestants ont eu un coût humain dévastateur. Les bilans officiels et ceux des organisations de défense des droits humains, tels qu'Amnesty International et Human Rights Watch, rapportent la mort de plus de 846 personnes, avec au moins 6 000 blessés et environ 12 000 arrestations à l'échelle nationale. En réponse à cette répression féroce et en signe de représailles face aux violences subies, une partie des manifestants, poussés à bout, a mis le feu à plusieurs postes de police, illustrant la colère et le désespoir d'une population exaspérée.
Le 11 février 2011, après 18 jours de mobilisation intense et de pressions internationales croissantes, Hosni Moubarak a finalement démissionné, transférant le pouvoir au Conseil suprême des forces armées. Cet événement a marqué la fin d'une ère et a envoyé une onde de choc à travers le Moyen-Orient et au-delà, inspirant d'autres mouvements dans le cadre plus large du Printemps arabe.
Foire aux Questions (FAQ) sur la Révolution Égyptienne de 2011
- Pourquoi le 25 janvier a-t-il été choisi pour lancer la Révolution égyptienne ?
- Le 25 janvier correspondait au congé annuel de la police nationale en Égypte, appelé "Journée de la Police". Les organisateurs ont délibérément choisi cette date symbolique pour dénoncer la brutalité policière et l'impunité, transformant un jour de célébration pour les forces de l'ordre en un jour de protestation massive contre elles.
- Quelles étaient les principales revendications des manifestants ?
- Les revendications étaient multiples et profondes. Elles incluaient le respect des droits civils et des libertés fondamentales, la fin de la corruption et de la loi d'urgence, des améliorations économiques (notamment l'augmentation des salaires et la réduction du chômage), et surtout, la démission immédiate du président Hosni Moubarak et de son gouvernement.
- Quel a été le rôle de la Place Tahrir dans la Révolution ?
- La Place Tahrir, ou Place de la Libération, au Caire, est devenue le cœur et le symbole de la Révolution égyptienne. Elle a été occupée par des millions de manifestants pendant 18 jours, servant de lieu de rassemblement, d'organisation, et de résistance face au régime, transformant un espace public en une zone de liberté et de solidarité.
- Combien de personnes ont été tuées ou blessées pendant la Révolution de 2011 ?
- Selon diverses sources, y compris des organisations de défense des droits humains, plus de 846 personnes ont perdu la vie, au moins 6 000 ont été blessées et environ 12 000 ont été arrêtées durant les 18 jours de la Révolution, en raison des affrontements avec les forces de sécurité et de l'armée.
- Quand Hosni Moubarak a-t-il démissionné ?
- Après 18 jours de manifestations ininterrompues et une pression nationale et internationale intense, le président Hosni Moubarak a démissionné de ses fonctions le 11 février 2011, mettant fin à près de 30 ans de règne.

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