Au moins 130 roquettes sont tirées sur Israël depuis Gaza ; 12 militants palestiniens sont tués dans le cadre de la dernière escalade de violence dans la région.

La bande de Gaza, souvent simplement appelée Gaza, est une enclave côtière palestinienne stratégiquement située sur la rive orientale de la mer Méditerranée. Ce territoire, dont le nom complet en arabe est قِطَاعُ غَزَّةَ (Qiṭāʿu Ġazzah), partage ses frontières avec l'Égypte au sud-ouest sur une distance d'environ 11 kilomètres, et avec Israël à l'est et au nord sur une ligne frontalière d'environ 51 kilomètres. Historiquement et politiquement, la bande de Gaza est, avec la Cisjordanie, revendiquée par l'État de Palestine en tant que territoire souverain de jure.

Géographie, Démographie et Urbanisation

D'une superficie modeste d'environ 365 kilomètres carrés (soit environ 141 miles carrés), la bande de Gaza est l'un des territoires les plus densément peuplés au monde. Avec une population estimée à 1,85 million de Palestiniens sur une superficie effective d'environ 362 kilomètres carrés, elle se classerait au troisième rang mondial en termes de densité de population si elle était considérée comme une unité politique de premier plan. Cette concentration démographique est d'autant plus marquée qu'une vaste zone tampon israélienne à l'intérieur de la bande de Gaza rend de nombreuses terres inaccessibles aux Palestiniens. Le territoire enregistre un taux de croissance démographique annuel de 2,91 % (estimation 2014), ce qui en fait le 13e plus élevé au niveau mondial, et est fréquemment décrit comme surpeuplé. En 2020, la population a dépassé les 2,1 millions d'habitants. La grande majorité des habitants de la bande de Gaza sont des musulmans sunnites.

Gouvernance et Contexte Politique

Les territoires de Gaza et de Cisjordanie, bien que revendiqués par la même entité, sont géographiquement séparés par le territoire israélien. Initialement, ces deux régions relevaient de la juridiction de l'Autorité palestinienne. Cependant, depuis la bataille de Gaza en juin 2007, la bande est sous le contrôle du Hamas, une organisation islamique fondamentaliste palestinienne qui est arrivée au pouvoir lors des dernières élections législatives palestiniennes tenues en 2006. Cette prise de pouvoir par le Hamas a conduit à l'instauration d'un boycott économique et politique international, principalement dirigé par Israël et les États-Unis, imposant ainsi des contraintes considérables sur la vie quotidienne des habitants.

La Scission Politique Post-2006

La victoire inattendue du Hamas aux élections législatives palestiniennes de 2006 a créé une onde de choc politique. Le Fatah, parti politique rival, a refusé de se joindre à la coalition gouvernementale proposée par le Hamas. Malgré une tentative de négociation d'un gouvernement d'unité de courte durée, orchestrée par l'Arabie saoudite, cet accord s'est effondré sous la pression d'Israël et des États-Unis. En conséquence, l'Autorité palestinienne a mis en place un gouvernement sans le Hamas en Cisjordanie, tandis que le Hamas a formé son propre gouvernement à Gaza. Cette scission politique a été suivie par l'imposition de nouvelles sanctions économiques par Israël et le Quartette européen contre le Hamas. Une brève guerre civile a éclaté à Gaza lorsque, dans le cadre apparent d'un plan soutenu par les États-Unis, le Fatah a contesté l'administration du Hamas. Le Hamas en est sorti vainqueur, expulsant les responsables et les membres de l'appareil de sécurité de l'Autorité palestinienne alliés au Fatah de la bande de Gaza, et est resté depuis lors la seule autorité gouvernementale sur le territoire.

Situation Humanitaire et Blocus

La situation humanitaire à Gaza est d'une grande fragilité. Dès 2012, l'équipe de pays des Nations Unies (UNCT) présente dans le territoire palestinien occupé avait averti que la bande de Gaza pourrait ne plus être un "lieu vivable" d'ici 2020. Malheureusement, cette prédiction s'est avérée exacte : à partir de 2020, Gaza souffrait de pénuries chroniques d'eau, de médicaments et d'électricité, une situation exacerbée par la crise mondiale du coronavirus. Face à cette dégradation, de nombreuses voix se sont élevées pour demander la levée du blocus. Dix-neuf groupes de défense des droits de l'homme ont exhorté Israël à lever son siège, et l'ONU a également appelé à la fin du blocus. Un rapport de la CNUCED, préparé pour l'Assemblée générale des Nations Unies et publié le 25 novembre 2020, a souligné que l'économie de Gaza était au bord de l'effondrement et qu'il était essentiel de lever le blocus pour éviter une catastrophe encore plus grande. En raison des fermetures des frontières israéliennes et égyptiennes, ainsi que du blocus maritime et aérien israélien, la population de Gaza n'est pas libre de quitter ou d'entrer dans la bande, ni d'importer ou d'exporter librement des marchandises, ce qui étrangle son économie et sa population.

Le Statut d'Occupation de Gaza

Malgré le désengagement unilatéral israélien de Gaza en 2005, la question de son statut reste l'une des plus controversées. Les Nations Unies, de nombreuses organisations internationales des droits de l'homme, ainsi que la majorité des gouvernements et des commentateurs juridiques, continuent de considérer le territoire comme étant sous occupation israélienne. Cette position est renforcée par les restrictions supplémentaires imposées à Gaza par l'Égypte. Israël maintient un contrôle externe direct sur Gaza et un contrôle indirect sur la vie à l'intérieur de la bande : il contrôle l'espace aérien et maritime de Gaza, ainsi que six des sept passages terrestres. L'armée israélienne se réserve également le droit d'entrer à Gaza à volonté et maintient une zone tampon interdite sur le territoire même. De plus, Gaza dépend d'Israël pour l'approvisionnement en eau, en électricité, en télécommunications et pour d'autres services publics essentiels. Ce système de contrôle a été décrit par Jerome Slater, dans l'édition d'automne 2012 d'International Security, comme une "occupation indirecte". Cependant, certains analystes israéliens contestent l'idée qu'Israël occupe toujours Gaza, préférant décrire le territoire comme un État indépendant de facto.

Opération "Returning Echo" (Mars 2012)

L'opération "Returning Echo" fut une opération militaire menée par les Forces de défense israéliennes (FDI) dans la bande de Gaza du 9 au 14 mars 2012. Cet événement a marqué la pire flambée de violence couverte par les médias dans la région depuis la guerre de Gaza de 2008-2009 (Opération Plomb Durci).

Déroulement des Événements

Le 9 mars, Israël a lancé une frappe aérienne ciblée dans la bande de Gaza, tuant Zohair al-Qaisi, le secrétaire général des Comités de résistance populaire (PRC), ainsi qu'un autre militant, et blessant gravement une personne à proximité. Selon les FDI, bien que le PRC l'ait nié, al-Qaisi avait supervisé les attaques transfrontalières de 2011 dans le sud d'Israël, qui avaient coûté la vie à huit Israéliens, dont six civils. Des responsables israéliens ont également affirmé qu'il était en train de finaliser les préparatifs d'une nouvelle "méga-attaque" qui aurait pu faire de nombreuses victimes. En riposte, des groupes militants palestiniens ont lancé des attaques à la roquette sur Israël. Plus de 300 missiles Grad, roquettes Qassam et obus de mortier ont été tirés, dont 177 ont touché le territoire israélien, frappant les centres urbains majeurs d'Ashdod, Ashkelon et Beersheba, ainsi que des communautés plus petites. Vingt-trois Israéliens, tous des civils, ont été blessés, et les écoles du sud d'Israël sont restées fermées pendant la majeure partie de la semaine pour protéger les élèves des tirs de roquettes. Le système de défense antimissile israélien "Dôme de fer" a intercepté avec succès un grand nombre de projectiles palestiniens visant les grandes villes, abattant 56 roquettes sur 71 tentatives. En parallèle, les FDI ont mené des frappes aériennes sur des postes, des tunnels et des militants, tuant 22 personnes, la plupart appartenant au Jihad Islamique Palestinien et les autres aux Comités de Résistance Populaire. Quatre civils ont également été tués, et 74 autres Palestiniens auraient été blessés pendant le conflit, en majorité des civils. Il a été rapporté par la suite que certains décès et blessures parmi les civils palestiniens, initialement attribués aux affrontements, n'étaient pas directement liés aux actions israéliennes.

Réactions Internationales et Cessez-le-feu

La communauté internationale a réagi diversement à cette escalade. Les États-Unis, la France et un représentant des Nations Unies ont condamné les attaques palestiniennes, les États-Unis soulignant le droit d'Israël à se défendre. En revanche, l'Organisation de la Coopération Islamique (OCI), la Ligue arabe, la Syrie, l'Égypte et l'Iran ont condamné les frappes aériennes israéliennes contre les militants. Finalement, le 13 mars, l'Égypte a réussi à négocier un cessez-le-feu entre Israël et les groupes militants palestiniens. Il est à noter que le Hamas n'a pas participé directement aux combats lors de cette opération, insistant sur le fait qu'une guerre totale serait "dévastatrice pour le peuple palestinien".

Foire Aux Questions (FAQ)

Qu'est-ce que la bande de Gaza ?
La bande de Gaza est une enclave côtière palestinienne située sur la rive orientale de la mer Méditerranée, bordant l'Égypte et Israël. C'est un territoire revendiqué par l'État de Palestine.
Qui gouverne la bande de Gaza ?
Depuis 2007, la bande de Gaza est gouvernée par le Hamas, une organisation islamique fondamentaliste palestinienne, qui a pris le pouvoir après sa victoire aux élections de 2006 et un conflit avec le Fatah.
Pourquoi la bande de Gaza est-elle considérée comme densément peuplée ?
Avec une superficie d'environ 365 km² et une population de plus de 2 millions d'habitants, la bande de Gaza a une densité de population extrêmement élevée, se classant parmi les plus fortes au monde, d'autant plus qu'une partie de son territoire est inaccessible.
Quel est l'impact du blocus sur la population de Gaza ?
Le blocus, imposé par Israël et l'Égypte, limite sévèrement la circulation des personnes et des marchandises, entraînant de graves pénuries d'eau, d'électricité et de médicaments, et rendant la situation humanitaire très difficile selon les Nations Unies et les organisations de droits humains.
La bande de Gaza est-elle toujours considérée comme occupée ?
Oui, malgré le désengagement israélien de 2005, l'ONU, les organisations internationales des droits de l'homme et la majorité des gouvernements considèrent toujours que la bande de Gaza est sous occupation israélienne en raison du contrôle externe qu'Israël exerce sur ses frontières, son espace aérien et maritime, et les services publics essentiels.
Quel rôle a joué le Hamas après les élections de 2006 ?
Après avoir remporté les élections législatives palestiniennes de 2006, le Hamas a formé son propre gouvernement à Gaza suite à l'échec d'un gouvernement d'unité avec le Fatah et un conflit armé en 2007, devenant la seule autorité dirigeante du territoire.
Qu'est-ce que l'opération "Returning Echo" ?
L'opération "Returning Echo" était une opération militaire israélienne menée en mars 2012 en riposte à des attaques de roquettes palestiniennes, qui avait suivi une frappe aérienne israélienne ciblée. Elle a vu des échanges de tirs intenses entre les forces israéliennes et des groupes militants palestiniens, se soldant par un cessez-le-feu négocié par l'Égypte.